Arrêté du 27/12/2018 : adieu les nuisances lumineuses, bonjour 2020
La nuit, source de mystère et de quiétude, est aujourd'hui menacée par un fléau invisible mais omniprésent : la pollution lumineuse. Chaque soir, nos villes, nos villages et même nos campagnes s'illuminent de mille feux artificiels, transformant le ciel étoilé en un halo orangé inquiétant. Éclairages urbains, enseignes publicitaires, vitrines de magasins, lumières intrusives des habitations... Autant de sources lumineuses qui envahissent notre environnement nocturne, perturbant la faune, la flore et notre propre rythme biologique. Cette pollution lumineuse n'est pas sans conséquences. Elle constitue un véritable piège écologique pour de nombreuses espèces animales, désorientant les oiseaux migrateurs, attirant les insectes jusqu'à l'épuisement, et bouleversant les cycles de reproduction. La flore n'est pas épargnée, avec des arbres bourgeonnant trop tôt et des plantes incapables de s'adapter à ce jour permanent. Mais c'est aussi notre santé qui est en jeu. Exposés à cette lumière artificielle nocturne, nous voyons notre horloge interne se dérégler, entraînant troubles du sommeil, fatigue chronique et risques accrus de dépression ou même de certains cancers. Face à ce constat alarmant, il est temps d'agir. La loi du 27 décembre 2018 relative à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses ouvre la voie à un changement radical. Extinction des vitrines et enseignes lumineuses la nuit, modulation de l'éclairage public, restrictions sur les éclairages intrusifs...
Autant de mesures qui, si elles sont appliquées avec rigueur, permettront de rendre à la nuit sa juste place. Car au-delà des enjeux écologiques et sanitaires, c'est aussi un patrimoine culturel que nous devons préserver : celui d'un ciel étoilé, source d'émerveillement et de rêverie depuis la nuit des temps. Alors, êtes-vous prêts à éteindre la lumière pour rallumer les étoiles ? Dans cet article, nous vous proposons un éclairage complet sur la pollution lumineuse et les solutions pour y remédier. Parce qu'il est urgent d'ouvrir les yeux sur cette nuisance invisible, pour mieux les fermer sur une nuit retrouvée.
Un arrêté, trois éléments techniques pour les nuisances lumineuses
La nouvelle réglementation sur l'éclairage extérieur, mise en place par l'arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses, s'inscrit dans le cadre de la loi Grenelle et vise à réduire l'impact de la pollution lumineuse sur l'environnement nocturne, la biodiversité et la santé humaine. Ce dispositif s'applique progressivement à tout nouvel équipement d'éclairage installé depuis le 1er janvier 2020 en France, que ce soit pour l'éclairage public des villes et communes, les locaux professionnels, les entreprises ou même chez les particuliers. L'objectif n'est pas de remplacer immédiatement l'ensemble des luminaires existants, mais d'opérer une transition au fur et à mesure, en remplaçant les installations énergivores et non conformes, lors de travaux de rénovation par exemple.
Cette démarche permet aux collectivités de monter des projets d'éclairage plus qualitatifs et respectueux de l'environnement, en choisissant des lampes et des luminaires adaptés (LED, éclairage directionnel, détecteurs...), en ajustant les horaires d'éclairage en fonction des besoins réels (extinction une heure après la fin d'occupation des locaux), voire en créant des espaces protégés comme des réserves de ciel étoilé. Limiter la pollution lumineuse permet de préserver la qualité du ciel nocturne pour l'observation astronomique, de réduire la lumière intrusive chez les riverains, mais aussi de protéger la faune et la flore perturbées par l'éclairage artificiel nocturne (oiseaux migrateurs, insectes, cycle des plantes...). C'est également un enjeu de santé publique, la lumière bleue et l'exposition nocturne à la lumière artificielle étant suspectées de favoriser certains cancers et de perturber le rythme circadien.
Associations, professionnels et citoyens sont ainsi invités à participer à cette prise de conscience collective. Certaines villes pionnières comme Paris ont déjà engagé des actions : modernisation de l'éclairage public, extinction des enseignes lumineuses et vitrines la nuit... Chacun à son niveau peut agir, en éteignant ou en voilant ses éclairages extérieurs privatifs. Car réduire la pollution lumineuse, c'est aussi faire des économies d'énergie et préserver notre environnement nocturne et notre santé.
Maîtriser le flux lumineux
Premier point, il est désormais interdit d’envoyer de la lumière vers le ciel. L’arrêté exige que sur les nouvelles installations de lampadaires l’ULR (Upward Light Ratio) soit inférieur à 1%. C’est-à-dire que le flux lumineux ne doit pas dépasser la ligne horizontale du luminaire LED.
Cette mesure a pour objectif de ne pas éblouir les habitations privées et de limiter la pollution lumineuse, notamment dans les métropoles.
Respecter les seuils de températures de couleur
Le Kelvin, ça vous parle ? C’est l’unité de mesure de la température de couleur d’une lumière. Plus le nombre de degrés est faible, plus la couleur est chaude.
L’arrêté du 27 décembre 2018 demande à ce que les équipements lumineux ne dépassent pas 3000 Kelvin pour un meilleur confort visuel. Ce qui correspond à une lumière blanche chaude utilisée habituellement pour des ampoules domestiques.
Au-dessus de ce seuil, la lumière est équivalente à celle du jour, perturbant le cycle de vie de la biodiversité. En effet, selon le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, les insectes pollinisateurs ont réduit de 62% leurs visites nocturnes dans les zones trop éclairées.
Allumer quand il est nécessaire
Allumer pour assurer une sécurité optimale oui, mais consommer de l’énergie toute la nuit non. La mesure entrée en vigueur demande à ce que l’éclairage soit « SMART ». Par exemple, il n’est pas nécessaire d’éclairer un parking d’hypermarché à pleine puissance toute la nuit. Les acteurs de la filière sont alors soumis à réguler le profil d’éclairage des lampadaires.
En tant que membre du Syndicat de l’Eclairage, Fonroche Lighting a suivi l’élaboration de cet arrêté en anticipant depuis plusieurs mois la mise en conformité de ses lampadaires solaires. Soucieux de la préservation de l’environnement, les lampadaires à énergie verte bénéficient d’un programme d’éclairage adapté qui prend en compte la protection de la faune et de la flore.
Vous souhaitez en savoir plus sur cet arrêté ? Découvrez l’explication rédigée par le Syndicat de l’éclairage.